La société Manu Lorraine, implantée à Ennery, assemble, entretien, répare et transforme les engins de chantier. Elle a réussi à mettre au point il y a plusieurs années un système breveté unique que tous les grands constructeurs rêvaient en vain d’inventer. Baptisé ECO’nergy, celui-ci permet de récupérer l’énergie du bras d’une pelleteuse, lorsqu’elle descend, de la stocker par un système hydraulique et de la réutiliser au moment du levage. Le procédé révolutionnaire a représenté un investissement de près de 700 000 euros.
L’idée a de quoi séduire, surtout quand on sait par exemple que le chantier de construction de la seconde phase de la LGV Est-Européenne nécessite 100 000 litres de carburant par jour, tout engin confondu. Un bras de pelleteuse de six à sept tonnes consomme 25l/h. Pour les grosses machines, c’est 100l/h. Le système développé par Manu Lorraine permet d’économiser jusqu’à 16 000 euros par an et par machine. Cela dit, la plupart des constructeurs, qui n’ont aucun intérêt à ce que le procéder ne se vende, mettent des bâtons dans les roues de l’entreprise mosellane de 30 salariés.
Bouygues a néanmoins déjà fait équiper 150 machines. Une nouvelle commande a été passée pour doter des engins de 150 et de 300 tonnes de la seconde génération d’ECO’nergy qui est plus souple et plus facile d’utilisation. Le concept tire également sa force de son adaptabilité sur toutes les marques d’engins. Les utilisateurs sont enfin unanimes. Les machines vont plus vite tout en consommant moins de carburant.
(Source : RL du 12/12/2013)